Poietis, une entreprise française, a mis au point une technique d’impression de tissus humains en utilisant les technologies d’impression 3D et la biologie cellulaire.
A Pessac, dans le sud-ouest de la France, la start-up Poietis vient de mettre au point une technologie très prometteuse permettant d’ores et déjà de reproduire de la peau.
«Il s’agit de marier les technologies d’impression 3D et la biologie cellulaire afin de fabriquer, couche par couche, des tissus biologiques»
indique Fabien Guillemot, ancien chercheur à l’Inserm (Institut national de santé et de recherche médicale) et fondateur en 2014 de cette start-up près de Bordeaux.
Il existe déjà quatre technologies de «bio-impression», mais Poietis (du grec «fabriquer) est pour l’heure la seule au monde, selon ses fondateurs, à «imprimer» de la matière vivante grâce à un laser.
«Le laser a plusieurs avantages. Il permet, par sa très haute définition, de reproduire toute la complexité des tissus, avec une précision très élevée. Il permet aussi d’assurer la viabilité des cellules à hauteur de 95 à 100%. Grâce au laser, l’imprimante dépose des micro-gouttelettes contenant des cellules, couche par couche, selon un modèle prédéfini par ordinateur et inspiré de tissus existants»
Bien que les ambitions de Poietis soient que ses produits puissent à terme servir dans le milieu médical à la réparation de tissus, l’entreprise base d’abord son développement sur l’énorme potentiel que sont les tests en recherche cosmétique et pharmaceutique. La start-up vient d’ailleurs de signer un partenariat stratégique avec BASF, géant mondial de la chimie et fournisseur d’ingrédients pour les cosmétiques. L’enjeu est d’autant plus grand que les tests sur animaux pour les cosmétiques sont interdits depuis 2013 dans l’Union européenne.
D’un point de vue médical il faudra être plus patient. Poietis envisage la fabrication de greffons de peau, totalement assimilables par le greffé, puisque fabriqués à partir de ses propres cellules, d’ici dix ans environ. Ce qui éviterait les traitements lourds et les rejets. Mais les expérimentations menées au sein d’un laboratoire de l’Inserm ouvrent déjà d’autres horizons. Des tests sur une souris blessée au crâne ont mis en évidence la façon dont la bio-impression par laser pouvait contribuer à la réparation osseuse directement sur le sujet. Ce qui rendrait les implants imprimés en 3D déjà obsolètes.